Le diagnostic en médecine tibétaine

Un diagnostic médical complet

Avant de recourir aux soins, le médecin échange – comme dans toute médecine – avec son patient afin de poser un diagnostic.

Dans les textes généralistes de la médecine tibétaine, le diagnostic médical s’appuie sur trois méthodes ainsi décrites dans les Quatre Traités Médicaux : par l’observation, la palpation et le questionnement, on obtiendra une connaissance complète des maladies. Par l’observation visuelle, on examinera les yeux, la langue et l’urine. C’est un savoir qui ressort du domaine de la vision. Les informations obtenues des pouls par contact digital sont un savoir exact analytique. Le questionnement sur les causes de la maladie, ses symptômes et l’alimentation est un savoir qui ressort du domaine auditif. »

A travers l’observation visuelle, le thérapeute identifie les aspects de la maladie, sa couleur, les sécrétions, les selles, le vomi, en examinant plus précisément la langue et l’urine – celle-ci se déclinant de différentes manières au cours desquelles l’attention sera portée sur la nourriture absorbée, le comportement du patient ; le praticien sera également attentif au moment de l’observation, à la qualité du récipient et à la transformation du liquide.

La prise des pouls nécessite cinq années d’étude

La palpation permettra de connaitre la réaction tactile du corps du malade et sa température. Plus particulièrement, elle permettra de développer un échange d’informations tactiles entre le patient et le médecin par la prise des pouls au niveau des plis du poignet.

Celle-ci permettra de prendre en compte de nombreux aspects tels que le moment et la localisation exacte de la palpation, sa pression, et l’analyse proprement dite. Selon le Rgyud bzhi, le jugement fondé sur la prise des pouls, serait réputé sans erreur, et il s’agirait d’un savoir exact – auquel cinq à sept années d’études seront nécessaires.

Enfin, l’interrogatoire consistera à poser des questions sur l’origine de la maladie et ses symptômes, sur les habitudes alimentaires du patient et son mode de vie, etc. Cette écoute permettra de compléter les deux méthodes précédentes.